Festival " les photographiques " du Man du 16 mars au 19 avril 2024 

liens- biennale de Conches-en-Ouche (27)

Photos
Série LI(e)NS

A la croisée de la photographie, des arts plastiques et de la mise en scène, cette fresque déploie un univers très personnel. Wanda Skonieczny tente de cerner la nature du lien affectif, aborde le glissement de la vie, ses mutations progressives, pour questionner l’idée de transmission et de passage. Ses photos assemblent des êtres de tous les âges et sont prétextes « à ne pas séparer mais à créer des liens ».
Le lin, toujours au coeur des oeuvres de tous les L(I)ENS, prend le jeu de mot à la lettre. Il est conjugué aux photographies en tant qu’élément métaphorique. Longue filasse, corde, il se déploie dans l’image, reliant les personnages. Il se déroule physiquement d’oeuvre en oeuvre, comme une saga. « Vivre c’est se déplier », aime à dire l’artiste, citant Henri Michaux. Drap, vêtement, le lin réunit les êtres dans des plissés organiques, comme dans un tissu interstitiel.

Le travail d’impression photographique sur tissu redouble l’effet dans des mises en abîme d’autant plus impressionnantes quand l’image est à taille humaine, les personnages semblant prendre corps ; quand elle est traitée en volume comme une sculpture, conjuguée à des plissés et des drapés pour jouer avec l’espace. Les images encadrées dans des ornements en papier, dans l’esprit des canivets (images pieuses), établissent une cohérence entre le lin et la dentelle. Entre les deux on imagine le fil, concret ou abstrait qui lie, réunit, noue, les choses et les êtres.

Les L(I)ENS de Wanda Skonieczny qui pourraient se multiplier à l’infini, invitent à une méditation sur la destinée et la condition humaine.